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Hector MENDEZ
La transition dans les
théories du pouvoir
populaire

Colloque annuel du séminaire de philosophie politique « Penser la transformation ».


Vendredi 25 avril 2014.

Université de Montpellier 3, site Saint Charles.

Retrouvez la vidéo de cette conférence

 

 

Les théories du pouvoir populaire, qui ont montré leur efficacité durant ces dernières années en Amérique latine, ont une approche originale de la transition vers une société post capitaliste. Deux raisons principales expliquent cela.
En premier lieu, le pouvoir populaire considère que la voie classique pour la transformation sociale, consistant à s'emparer du pouvoir d'État, pour amorcer la transformation économique et sociale, est une voie historiquement close. Il considère que la transition n'est pas la période qui suit la prise du pouvoir mais un long processus de transformation économique et sociale directe, dont l'orientation peut toujours être remise en question. Même s'il présente un certain intérêt, le pouvoir politique est une mauvaise médiation pour la transformation sociale.

En deuxième lieu, le pouvoir populaire considère qu’une théorie générale de la transition post-capitaliste n'est pas possible. La forme de la transition dépendra toujours de la spécificité des structures et de la situation de la lutte des classes dans chaque société, ainsi que de l'imagination créatrice de ses masses populaires. Or, en Amérique latine, les expériences de transition, qu’elle s'appelle socialisme du XXe siècle comme au Venezuela ou socialisme communautaire comme en Bolivie, en sont, à l'échelle historique, à peine à leurs balbutiements.

Ainsi, les positions du pouvoir populaire sur la transition découlent de sa stratégie générale, et de nombreuses analyses sur les difficultés de la démarche, en particulier celles qui résultent de son caractère démocratique, des agressions impérialistes ou des contradictions au sein du peuple. Ces difficultés n'empêchent néanmoins pas le pouvoir populaire, de faire preuve de «l'optimisme de la volonté» dont parlait Gramsci.